Au début je n’osais pas en parler.
Au début, je baignais dans la peur superstitieuse que si j’en parlais, j’allais encore revivre cette immense perte.
Tant que je traitais « ça » par le mépris, comme si c’était une situation des plus anodines et que ça m’importait peu, tout allait bien se passer.
Et puis je l’ai entendu.
Un petit cœur, qui bat. Pour de vrai. Normalement, franchement.
Autours de ce petit cœur, un petit corps. Jambes, pieds, mains, grosse tête!
Il ne semble rien manquer.
« Votre bébé se porte comme un charme »
Et là, l’explosion.
Si moi je n’osais pas y croire de peur de le voir partir, si mon mari n’en parle que prudemment, ce monsieur grisonnant qu’on appelle Docteur vient de donner vie à une réalité: MON bébé.
Là. En bonne santé.
Le gynécologue poursuit son examen, « Votre bébé », « Votre enfant »… A chacune de ces phrases je souris, bêtement, j’en savoure chaque syllabe.
Je repars avec des clichés, un DVD, un dossier, une date d’accouchement, des adresses de maternités.
Je rentre surtout chez moi avec cette succulente réalité, que j’ai envie de hurler, de graver en moi, de chanter: Je suis enceinte, et je vais devenir maman!
Ma virgule est là.
C’est le docteur qui l’a dit!
04 Sep 2012 No Comments
Ponctuation difficile
Au début je n’osais pas en parler.
Au début, je baignais dans la peur superstitieuse que si j’en parlais, j’allais encore revivre cette immense perte.
Tant que je traitais « ça » par le mépris, comme si c’était une situation des plus anodines et que ça m’importait peu, tout allait bien se passer.
Et puis je l’ai entendu.
Un petit cœur, qui bat. Pour de vrai. Normalement, franchement.
Autours de ce petit cœur, un petit corps. Jambes, pieds, mains, grosse tête!
Il ne semble rien manquer.
« Votre bébé se porte comme un charme »
Et là, l’explosion.
Si moi je n’osais pas y croire de peur de le voir partir, si mon mari n’en parle que prudemment, ce monsieur grisonnant qu’on appelle Docteur vient de donner vie à une réalité: MON bébé.
Là. En bonne santé.
Le gynécologue poursuit son examen, « Votre bébé », « Votre enfant »… A chacune de ces phrases je souris, bêtement, j’en savoure chaque syllabe.
Je repars avec des clichés, un DVD, un dossier, une date d’accouchement, des adresses de maternités.
Je rentre surtout chez moi avec cette succulente réalité, que j’ai envie de hurler, de graver en moi, de chanter: Je suis enceinte, et je vais devenir maman!
Ma virgule est là.
C’est le docteur qui l’a dit!
by tryxy in Non classé