Une pierre à la mer

A toi que j’attends et j’espère et qui a défaut de venir joue les invités mystères, qui montre juste le bout de son nez pour t’en aller, non sans peine et dans un bruit que seul moi semble entendre et comprendre.
Dans un mois j’aurai du te rencontrer.
Dans un mois j’aurai du te tenir dans mes bras, sentir cette odeur qui vient de mes entrailles et qui deja ne m’appartient plus.
Je vis depuis le jour ou j’ai pensé que tu viendrais dans un fantasme, imaginant chaque trait de ton visage, chaque relief de ton petit corps et chaque moment que j’aurai partagé avec toi.
Savoir que tu n’es plus là et que tu ne le seras jamais plus n’a rien changé à ce fantasme dans lequel je me sens à présent enfermé, et qui s’il me comblait d’une joie secrète quand tu étais, me rappelle juste à présent le vide qui m’habite.
Dans un mois tu aurais du être là. Et bêtement, j’y pense.
Dans un mois tu ne seras pas là. Ni dans deux. Je ne te connaîtrai jamais, je ne saurai jamais qui tu es, ou qui tu aurais pu être. Je sais juste que ce n’est pas toi qui feras de moi une mère.
J’aurai voulu te connaître, petit cailloux.